Dans ce mot « magie » il y’a une part de mystère, d’inconnu, quelque chose qui n’est pas contrôlable et qui émerge. Laisser opérer la magie nécessite une part de lâcher prise, de renoncer au contrôle pour laisser jaillir ce qui ne demande qu’à s’exprimer. Cela demande aussi de croire, de savoir (s’)écouter, observer et se laisser émerveiller.

C’est paradoxalement pendant la période relativement difficile qu’EKA vit en ce moment, après presque deux ans de Covid, de restrictions et d’adaptations, que la magie a commencé à opérer. La magie d’une équipe.

Il y a quelques temps j’ai senti que je ne pourrais plus continuer à « gérer » EKA comme je l’ai fait pendant les huit années passées, tant bien que mal, avec mes ressources (certaines présentes et beaucoup apprises) et surtout avec ma passion. Tout cela a été mis à rude épreuve ces derniers mois. Tout cela n’a plus suffit. Et le poids est devenu trop lourd à porter. Je n’étais pas seule pourtant. Tout au long de ces années j’ai été entourée par de magnifiques personnes, certaines qui sont passées, d’autres qui sont restées. Mais c’est  surtout ces derniers mois que le mot « équipe » a commencé à prendre un autre sens : un sens de soutien, de partage, d’écoute et de futur.

Comme le « hasard » fait bien les choses, j’ai découvert il y a un peu plus d’un an le concept de gouvernance partagée, des modèles d’organisations plus participatives, l’inspiration de la permaculture humaine, et au final une autre manière de concevoir et de vivre les organisations. Dans ces approches (parce qu’il n’y en a pas qu’une) l’accent est entre autres mis sur le rôle de chaque personne dans la structure, un rôle qui doit mettre en valeur les qualités de la personne, lui permettre de s’épanouir et de cultiver ses forces tout en accueillant ses limites. Une idée fondamentale est de pouvoir être pleinement soit dans sa sphère professionnelle et d’apprendre à être ensemble autrement, pour faire émerger l’intelligence collective, le potentiel d’un groupe de personnes qui, définitivement, est plus que la somme de ses parties. Plus je découvre cette manière de faire et d’être, plus cela fait du sens pour moi. Il est devenu évident que c’est la seule manière de travailler collectivement que j’ai envie de cultiver.

Cette combinaison d’ingrédients : la  découverte de ces modèles d’organisation, une limite de mon côté atteinte quant à ce que je pouvais donner, une équipe présente, à l’écoute et soutenante, a permis à la magie d’opérer.

Il y a quelques mois, j’ai donc mentionné à l’équipe l’idée de transformer EKA pour aller dans le sens d’une gestion plus participative, elle était partante. Puis l’idée a fait son chemin, moi j’ai touché mes vraies limites. Alice, Coralie, Kasey, Lina, Nadine, Régine, Sinclair, Stephanie étaient là. Une équipe prête à mettre son énergie au service d’un projet commun : faire vivre cet espace et tout le potentiel qu’il recèle. Et faire ça ENSEMBLE. Tout était là, ne demandait qu’à pouvoir s’exprimer lorsque l’espace serait propice, lorsque nous saurions écouter et voir. En quelques semaines un nouvel élan a alors émergé, des idées à foison, des compétences partagées. Chaque moment en commun est désormais signe d’abondance et empli de gratitude.

C’est quand certaines choses s’écroulent, dans le chaos, que l’espace parfois se crée pour laisser émerger d’autres choses. Pour la magie.

De quoi le futur sera fait, personne ne le sait, nous sommes magicien.ne.x.s, pas voyant.e.x.s…. Par contre ce que je sais, c’est qu’ensemble nous sommes plus fort.e.x.s et que nous allons continuer à rêver EKA, ensemble.

Alors laissons la magie opérer…

Merci du fond du cœur à

Alice, Coralie, Kasey, Lina, Nadine, Régine, Sinclair et Stephanie,

À toutes les autres personnes qui participent aux activités d’EKA,

Et à toutes les personnes qui m’ont accompagnée toutes ces années, de près ou de loin.

Article écrit par Céline Le Roux